“Tales of war” 2014

DNSEP/ HEAR project -2014 Strasbourg-France

Saba’s Tales of War offer us this double reading of the “imposed war”, as it is called in her country, mixed with the image of fairy tales, with a narrative intimately nourished by imagination, exorcisms and the fears of the war that she has not known since she was born at its end in 1988.

In an installation and photographic performance, we see a young girl in slippers and skirt jumping over a minefield. A child playing hopscotch? No matter, the image is one of youth and unconcern, the black is not dark, it lights up with hope. Black feeds on white and declines in cameos all values, from horror to play, from reality to imagination, from the mask to the human… deeply human.
Her work is done in pen and black Indian ink. Saba tells the story of her country as much as she draws it, black is an obvious choice, colour would be a distraction, an unfortunate digression. The artist’s aim is to show the wounds and the impact that this war has left on everyone, and particularly on the childhood of people of her generation. This very hard story is beautiful because it tells the story of man, from the cave to the attic. It dresses him up and disguises him to better expose him. In fact, it lifts him to the top.

text written by Emmanuel Honegger

“Contes de la guerre”

 

projet de DNSEP/ HEAR -2014 Strasbourg-France

Les contes de Guerre de Saba nous offrent cette double lecture de la « Guerre imposée », telle qu’on l’appelle dans son pays, mêlée à l’image des contes de fées, au récit intimement nourri d’imagination, d’exorcismes et des peurs de la guerre qu’elle n’a pourtant pas connue puisqu’elle est née à son terme en 1988.

Dans une installation et une performance photographiée, on voit une jeune fille en chaussons et jupette sauter au-dessus d’un champ de mines. Une enfant jouant à la marelle ? Qu’importe, l’image est celle de la jeunesse et de l’insouciance, le noir n’est pas sombre, il s’illumine d’espoir. Le noir se nourrit de blanc et décline en camaïeux toutes les valeurs, de l’horreur au jeu, de la réalité à l’imagination, du masque à l’humain… profondément humain.
Ses œuvres sont faites au stylo et à l’encre de chine noire. Saba raconte autant qu’elle dessine l’histoire de son pays, le noir s’impose comme une évidence, la couleur serait distraction du regard, digression malencontreuse. L’objet de l’artiste est de montrer les blessures et l’impact que cette guerre a laissé pour tous et notamment dans l’enfance des gens de sa génération. Cette histoire très dure est belle parce qu’elle raconte l’homme, de la cave au grenier. Elle le grime et le déguise pour mieux le mettre à nu. De fait, elle le porte aux nues.

texte écrit par Emmanuel Honegger